Les difficultés fréquentes des francophones en apprenant le coréen

Apprendre une langue étrangère est toujours un voyage fascinant, mais aussi semé d’embûches. Pour les Français, le coréen présente des difficultés particulières, issues de différences linguistiques et culturelles profondes. Voici un tour d’horizon des principaux obstacles rencontrés et des raisons pour lesquelles ils peuvent paraître déconcertants. Et en bonus, je vous donne quelques astuces pour y faire face.

 

Sons inconnus : un défi phonétique à relever

Le système phonétique coréen contient des sons qui n’ont pas d’équivalent direct en français. Un exemple emblématique est le son représenté par la lettre "ㄹ. Situé entre les consonnes "R" et "L", il est difficile à reproduire correctement pour un francophone. Cela peut entraîner des incompréhensions et une prononciation approximative, même après plusieurs tentatives.

Les lettres coréennes, comme “ᄋ” ou “ᄁ”, ajoutent à la complexité, car certaines distinctions auditives échappent à une oreille non habituée. Ce travail de développement de la perception auditive peut demander des mois de pratique.

 

Astuces :

Taper un mot dans Naver Papago (similaire à Google traduction mais coréen) et appuyer sur le haut-parleur pour entendre la prononciation du mot

Regarder des vidéos de natif parlant coréen et regarder les mouvements de leur bouche pour les imiter

Retenir certains sons difficiles grâce à des mots dont vous avez déjà mémorisé la sonorité

 

Ordre des mots : une gymnastique mentale

L’ordre des mots en coréen (SOV : sujet-objet-verbe) est un casse-tête pour les Français habitués à la structure SVO (sujet-verbe-objet).

Par exemple :

En français : « Je mange une pomme. »

En coréen : « 나가 사를 먹어» (Littéralement : « Je pomme mange. »)

Cette inversion nécessite de repenser entièrement la construction des phrases, ce qui peut ralentir la compréhension et la production de discours.

Astuces :

Commencer avec des phrases très simple, style « Sujet +1 complément + verbe ».

Ne pas penser à partir du français. Pensez le plus tôt possible en coréen.

Incarnez Yoda. Oui, Yoda ne parle pas exactement comme jamais se dire que de base, c’est pas comme du français et l’accepter, ça vous épargnera des mois de souffrances (petite pensée à une de mes étudiante).

 

Ambiguïtés sociales et niveaux de politesse

En français, l’utilisation du vouvoiement ou du tutoiement est relativement simple. En coréen, cependant, le choix du niveau de langage (à travers les terminaisons verbales et les expressions) dépend d’une multitude de facteurs : l’âge, le statut social, le contexte relationnel, etc.

Par exemple, dire merci peut varier :

감사합니다  : formel

감사해요  : poli

고마  : familier

Ce système complexe demande une compréhension profonde de la culture coréenne et peut mettre les étudiants mal à l’aise, de peur de commettre une erreur impolie.

 

Astuces :

Regarder des dramas et des talk shows. Voir les interactions entre différentes personnes de sexe, âge et statut différent vous permettra de mieux comprendre les interactions sociales coréennes.

Commencer par apprendre le niveau poli. C’est le plus versatile.

Etudiez un peu le confucianisme. C’est l’origine de la culture coréenne et connaitre les principes du confucianisme est utile pour comprendre les dynamiques sociales coréennes. Même chose pour l’histoire de la Corée du sud.

 

Contextes implicites : un langage entre les lignes

La langue française repose souvent sur une expression explicite des idées, tandis que le coréen mise sur les sous-entendus et les non-dits. Les phrases coréennes peuvent paraître “incomplètes” pour un francophone.

Par exemple :

Coréen : “한자리 하시겠어요?”     (Littéralement : « Une chaise, voulez-vous ? »)

Français : « Voulez-vous vous asseoir sur cette chaise ? »

Cela demande une attention accrue au contexte, au ton et à l’intention de l’interlocuteur pour comprendre le message complet.

 

Astuces :

Regarder toujours ce qui s’est dit avant et ce qui est dit après une phrase. Cela pourra vous aider à mieux la comprendre.

Apprenez les suppositions par défaut. Par exemple, si le sujet est omis, C’est surement « je » pour une phrase déclarative et « tu »pour une question.

 

Priorité au groupe : un changement de perspective

La langue coréenne reflète une mentalité collectiviste où l’harmonie du groupe prévaut sur les besoins individuels. Cela contraste fortement avec la culture française, plus individualiste. Par exemple, en coréen, l’utilisation du mot "저» (je/moi) est souvent évitée pour ne pas sembler égoïste ou autoritaire.

Ce différentiel culturel peut être difficile à appréhender, notamment dans les dialogues où un Français pourrait exprimer son opinion directement, tandis qu’un Coréen chercherait une approche plus subtile.

 

Astuces :

Apprendre les exceptions. Par exemple, on dit « notre famille », « notre entreprise » ou « notre mari »

Etudiez un peu le confucianisme et l’histoire de la Corée. C’est souvent l’origine de ces différences.

 

 

Malgré ces obstacles, apprendre le coréen est une aventure riche en découvertes. Chaque difficulté surmontée offre une compréhension plus profonde de la culture et de la langue coréennes. Avec de la pratique, de la patience et une ouverture d’esprit, les Français peuvent maîtriser ces subtilités et profiter pleinement de tout ce que le coréen a à offrir.