En Corée, écrire le nom de quelqu’un avec de l’encre rouge est l’équivalent d’un mauvais augure. Cette superstition trouve ses racines dans les traditions funéraires anciennes. Autrefois, les noms des morts étaient inscrits en rouge pour les protéger des esprits maléfiques. Cependant, écrire le nom d’une personne vivante en rouge peut être interprété comme un souhait de mort ou une malédiction.
Aujourd’hui encore, cette croyance reste présente, même si elle est moins prise au sérieux par les jeunes générations. Par exemple, il est rare de voir des invitations, des certificats ou des lettres officielles comportant des noms en rouge. Cette superstition influence même les choix de couleurs dans l’enseignement et les affaires. Elle rappelle l’importance de la symbolique des couleurs en Corée et le respect profond pour les croyances traditionnelles.
La “mort par ventilateur”, ou seonpunggi samangseol (선풍기 사망설), est une des superstitions les plus curieuses en Corée. Elle suggère que laisser un ventilateur électrique allumé dans une pièce fermée pendant la nuit pourrait provoquer la mort par suffocation ou hypothermie.
Cette croyance est apparue au début du 20e siècle, à une époque où l’électricité était encore une nouveauté et mal comprise. Les experts modernes pensent que cette superstition pourrait être liée à des préoccupations sanitaires ou à des accidents réels impliquant des appareils mal entretenus.
Malgré les preuves scientifiques démontrant que dormir avec un ventilateur est sans danger, cette croyance persiste. Vous trouverez encore des ventilateurs vendus en Corée avec des minuteries pré-installées, preuve de l’influence de cette superstition sur la vie quotidienne.
En Corée, le chiffre 4 est souvent évité car sa prononciation, “sa” (사), est identique au mot “mort” (死). Cette aversion pour le chiffre 4 est comparable à la triskaïdékaphobie (peur du chiffre 13) dans les cultures occidentales.
Dans de nombreux immeubles en Corée, il n’est pas rare de voir les ascenseurs remplacer le chiffre 4 par “F” (“four” en anglais) ou de sauter directement l’étage en question. Les hôpitaux, en particulier, évitent souvent d’attribuer des chambres avec ce numéro, car cela pourrait inquiéter les patients.
Cette superstition illustre la place prédominante des croyances associées à la mort et aux mauvais esprits dans la culture coréenne. Elle influence non seulement les choix architecturaux, mais aussi les habitudes quotidiennes et même la numérotation des téléphones.
Dans la culture coréenne, rêver de cochons est considéré comme un signe de chance et de richesse imminente. Les cochons sont traditionnellement associés à l’abondance, car ils représentent une source de viande et de revenus dans les sociétés agraires. De plus, leur aspect robuste et bien nourri symbolise la prospérité.
Certaines personnes prennent cette croyance très au sérieux. Par exemple, si vous racontez un rêve impliquant un cochon, il n’est pas rare que quelqu’un vous propose d’acheter votre rêve pour s’approprier la chance qu’il représente.
Cette superstition met en lumière l’importance accordée aux signes et aux prémonitions dans la culture coréenne. Elle illustre également le respect des Coréens pour les symboles de richesse et de bien-être.
Offrir des chaussures en cadeau est considéré comme un geste à double tranchant en Corée. Selon une superstition populaire, cela pourrait inciter la personne à “s’éloigner” de vous, que ce soit physiquement ou émotionnellement. Cette croyance reflète une métaphore subtile : en offrant des chaussures, vous donnez à quelqu’un les moyens de partir.
Pour contourner cette superstition, il est d’usage de donner une petite somme d’argent à la personne qui offre les chaussures. Ce geste symbolique “paye” les chaussures, annulant ainsi le mauvais augure.
Dans un pays où les relations interpersonnelles sont hautement valorisées, cette superstition met en évidence l’importance accordée à l’harmonie et à la préservation des liens.
Les superstitions coréennes trouvent leurs racines dans un mélange complexe de traditions shamanistes, bouddhistes et confucéennes. Bien que certaines soient aujourd’hui perçues comme des curiosités, elles continuent d’influencer la culture contemporaine, en particulier chez les générations plus âgées.
Elles jouent aussi un rôle dans le renforcement de l’identité culturelle coréenne. Même si les jeunes adoptent un mode de vie plus modernisé et tourné vers l’occident, ces croyances restent présentes comme un rappel des racines et des valeurs traditionnelles.
Que vous soyez de passage en Corée ou simplement curieux de ses coutumes, ces superstitions offrent une fenêtre fascinante sur l’âme d’un pays où modernité et traditions coexistent en harmonie. Alors, la prochaine fois que vous écrivez une carte ou choisissez un cadeau, souvenez-vous de ces croyances qui font partie du charme unique de la Corée.